Crime scene part I { Joshua

[ Wahouu y a longtemps que je n’ai pas fait un truc pareil. Ça me rassure de voir que je suis encore capable de faire plus de quarante lignes de Rp. Bon ba voilà tu as tout un bavé à lire. Mais bon je te devais bien cela pour notre premier Rp ensemble sur ce forum. Bonne chance ! Ps: désolée s'il y ad es fautes d'orthographe mais là j'ai pas la force de corriger XD je ferrai ça quand j'aurai dormi un peu.]

Après une énième nuit d’insomnie, Dayna décida de partir plus tôt que prévu au travail. De toute la nuit, elle n’avait pas arrêté de penser à son fils; Kyle. Dans quelques jours, elle allait passer un anniversaire de plus sans son petit garçon. La légiste eut un pincement au cœur. Ses rires d’enfants lui manquaient terriblement. Après un bref coup d’œil sur la photo de famille posé sur la table de nuit, elle songea à ce qu’il serait devenu s’il n’avait pas été tué. Peut-être aurait-il débuté de grandes études ou se serrait engagé dans une carrière sans avenir. Quand bien même elle aurait pu tout accepter mais pas sa mort. Parfois, lorsqu’elle fermait les yeux, elle arrivait encore à sentir les odeurs de chaires brûlées. Cette sensation ne la quittait jamais, elle était là dans sa tête et dans son cœur comme un venin qui aspirait toute son énergie. Chaque soir c’était la même chose, elle se retournait dans son lit une dizaine de fois en espérant que la fatigue cumulée pendant le travail allait la plonger dans un profond sommeil. Une fois dans les bras de Morphée, elle revivait secondes après secondes, minutes après minutes, le meurtre de son petit garçon. Elle se retrouvait une nouvelle fois impuissante devant la house mortuaire qui contenait la dépouille inanimée de son fils. Doucement, elle faisait glisser la fermeture de plastique. Le crissement et les odeurs carbonisés lui soulevait le cœur. Ses cauchemars étaient plus vrai que nature. Parfois, elle se réveillait le visage ruisselant de sueur poussant un cri perçant. Ses yeux étaient baignés de larme et son corps était pris de tremblements incontrôlables. En général, Adam qui avait été réveillé par les terreurs nocturnes de son épouse tentait de la rassurer de lui dire que c’était un mauvais rêve et qu’il lui fallait passer à autre chose. Mais ni les mots ni les caresses tendres de son mari ne pouvaient lui faire oublier ses visions cauchemardesques. Voilà plusieurs années que cela durait et aujourd’hui n’échappait pas à la règle.


Vêtue d’une chemise de nuit en soie blanche, Dayna avala un calment que lui avait prescrit son psychologue. Depuis le temps qu’elle prenait ses antidépresseurs, elle n’avait pas ressentit beaucoup d’effets. Enfin, c’était devenu une habitude qu’elle avait le matin, un verre d’ eau plate et deux gélules. Alors qu’elle reposait le verre sur la commode celui-ci lui échappa des mains, se brisant sur le parquet. Les petits éclats de verres écorchèrent les pieds de la médecin. Décidément, la journée s’annonçait mal. Dans le lit, Adam s’agitait. Lui n’avait pas subit le même traumatisme que son épouse. Il avait reporté sa douleur sur la mutation elle-même consacrant l’intégralité de sa carrière sur la recherche d’un remède. Dayna enviait son mari, il avait su surmonter la mort de Kyle de façon posée alors qu’elle était devenue folle de chagrin. Evenson savait qu’au fond elle une part de bonheur s’était envolé avec le décès de son petit garçon. Elle riait beaucoup moins et avait tendance à imposer une distance avec les autres. Adam avait fini par l’excepter avec le temps…

Les petits morceaux de verre dans la main, Dayna se dirigea vers la cuisine. Juste à côté de la poubelle se trouvait le réfrigérateur sur lequel étaient scotchés les dessins de Kyle. Le papier avait jauni avec le temps et les vapeurs de cuisine, mais la femme avait refusé de les décrocher. Tout ce qui avait appartenu à son fils était resté tel quel, jusqu’à la chambre en désordre dans laquelle s’accumulait la poussière. Le couple s’était souvent disputé à ce propos mais elle ne cédait pas. Qu’importe les supplications d’Adam et des conseils des psychologues. Les affaires de son petit garçon devaient rester en place.
Elle mit une vingtaine de minute à se préparer pour le travail. Elle glissa dans sa mallette une nouvelle paire de gants en latex ainsi qu’une nouvelle bouteille de désinfectant. Son travail lui permettait d’oublier quelques heures qu’elle avait perdu son petit garçon. En tant normal, elle ne pensait jamais à lui lors des autopsies mais dans de rare cas lorsqu’un mutant ou une victime de ceux-ci arrivaient, une étiquette au pied, dans les bas-fonds de la morgue, le souvenir de Kyle Evenson revenait à son esprit. Ou qu’elle soit, elle n’était jamais à l’abri d’un événement pouvant lui rappeler cette page noire de sa vie.
Une fois prête, la légiste s’en alla de chez elle pour se rendre à la morgue de la ville. La-bas on lui donnerai un morceau de papier lui indiquant une scène de crime ou elle devait se rendre ou simplement le nom d’un dossier qu’elle devait étudier. Le métier de légiste n’était jamais routinier. Les affaires ne se ressemblaient jamais et à chaque fois, Dayna avait l’impression de faire un pas de plus dans la folie humaine. Depuis quelques mois, les meurtres de mutants s’intensifiaient. La politique douteuse du commissaire Van Ritten avait poussé les new-yorkais à se défendre eux-même en provoquant des offensives avec les mutants. Dans le meilleurs des cas, les justiciers se retrouvaient à l’hôpital avec l’interdiction de toucher une arme de près ou de loin, et dans le pire, cela finissait à la morgue. Sur la cinquantaine de frigo entreposés dans la salle d’autopsie, les trois-quarts avaient pour résidents des victimes de conflits entre les civils et les mutants. Et bien qu’elle est un lourd contentieux avec ses derniers, Dayna ne pouvait accepter que la ville deviennent un terrain de jeux pour apprentis superman. Malheureusement la situation de la grosse pomme ne cessait d’empirer et plus personne n’était à l’abri d’une embuscade. Evenson n’avait jamais imaginé se retrouver dans une telle situation lorsqu’elle s’était engagée.
Arrivée au bureau, une petite note l’attendait à l’accueil. Comme tous les jours, Judie la secrétaire lui faisait un commentaire sur le temps et le nombre de macchabées admis dans la nuit. Dayna se contentait de répondre poliment avec un sourire aux lèvres. La «　minute Judie　» était devenu un rituel au fil des ans. Il ne se passait pas une journée sans que se soit ainsi.

Dayna: «　 Alors ou dois-je aller aujourd’hui ?　»

La légiste lu la note laisser par le vieux commissaire.

Dayna: «　 Le Bronx… Génial　»

Son ton était tout sauf enjoué. Si Evenson devait désigné un quartier de New York plus malfamé que les autres, elle choisirait celui-ci. Avec les gangs et les ruelles sombres, il y avait de quoi être déçue de s’y rendre. Mais la légiste ne fit pas d’autre commentaire et salua la secrétaire avant de se rendre à sa voiture.
Arrivée au pied d’un immeuble désaffecté, Evenson soupira. Au moins, il y avait toute une équipe de police postée devant les portes. Elle fut rassurée de savoir qu’elle ne risquait pas de réinsérer son expérience avec le métamorphe. Les têtes à têtes avec les mutants n’étaient pas franchement sa tasse de thé. Entra dans le bâtiment, la jeune femme fut surprise par l’odeur de sang qui flottait dans l’air. En général, les scènes de crimes basiques n’étaient pas aussi odorante, celle-ci empestait la mort. Les escaliers grisaient sous ses pas, cet immeuble était la réincarnation d’un décor de film d’horreur. Soupirant à l’idée de passer sa matinée dedans, Dayna prit son courage à deux mains et passant le rubans jaunes qui bloquait le premier étage.
A peine avait-elle relevée la tête qu’une vision d’horreur s’imposa à ses yeux émeraudes. Du sang partout, sur les murs, le sol et le plafond. L’hémoglobine avait coulée à flot dans cette pièce. Retenant une nausée passagères, la légiste demanda au policier de sortir du périmètres pour lui permettre d’examiner toute l’ampleur qu’allait prendre son travail. Au centre de la pièce gisait le corps de ce qui a première lui semblait être un drogué. Des contusions sur les poignets et les chevilles, pas de doute son nouvel ami se piquait depuis plusieurs années. Pendant qu’elle effectuait les prélèvements, Dayna eut la désagréable impression de ne pas être seule à observer le cadavre…

[Oui ^^. Dommage que je n'ai plus le temps d'en faire des comme ça souvent.]


Les secondes s’écoulaient une à une et Evenson restait immobile. Pas un battement de cil ni une inspiration de trop ne venaient perturber la position quasi statuaire de la légiste. Dans son dos à quelques mètres d’elle, une personne se relevait. Dayna pouvait entendre chaque craquement de ses articulations. Le parquet émit lui aussi un faible craquement. Elle était loin de rêver, elle en était sûr.
Son arme était accrochée à sa ceinture. La flic sentait parfaitement le poids du 22 mm contre sa hanche. Même si se relever et tirer était d’une facilité enfantine, son instant lui priait d’attendre. Ignorant l’angoisse qui peu à peu grandissait en elle, au point de devenir insupportable, elle commença son expertise. Sans un bruit, elle commença à prendre quelques photos de la scène de crime. Ses mains tremblaient intensément, elle ne serrai d’ailleurs pas surprise de voir ses clichés complément flous. Elle était folle de rester ainsi sans rien faire. L’individu dans son dos pouvait la tuer à tout moment, il lui suffisait de sortir une arme semblable à la sienne et de tirer. Vu la distance qui semblait la séparer de l’intrus, le coup lui serrait fatal.
Il y avait des traces de pas dans toutes la pièces. Dayna était prête à parier que pour une fois, la police n’avait rien à voir la dedans. A en juger les stries dans l’immense mare de sang, l’individu était un homme portant une paire de basket usée par le temps. Ces informations, idéales pour trouver un coupable ne faisaient qu’augmentés sont inquiétude. Il était sûrement plus jeune qu’elle et donc bien plus fort qu’elle. Ses mains se glissèrent sous son pull et elle en sortit son arme. En un énième de seconde, elle se trouvait face à face avec le diable.
Les cheveux blonds cendrés coiffés en arrières. La courbure de son visage avait quelque chose d’enfantin.. Mais dans ses yeux, Evenson n’eut aucun mal à reconnaître la haine et la cruauté animal de cet homme. Dans l’ambiance putride de la pièce, la flic faisait maintenant fasse au meurtrier de son fils. Une bouffée de haine monta en elle. Il était le seul être qu’elle était prête à abattre sans aucun remords. Le 22 mm pointé sur sa silhouette squelettique, il ne semblait pas être pourvu de sentiments quelconque. Tant mieux, parce qu’elle n’était pas prête à en avoir pour lui.
Dayna ne l’avait jamais vu étant enfant, il avait été emmener bien avant son arrivée sur les lieux du crime. Incapable de croiser le regard de ce meurtrier juvénile, elle ne savait pas à quoi il ressemblait lorsqu’il avait commit son crime. Il ne devait pas être très différent de Kyle. Et pourtant il l’avait tué comme un rien. Au cours de toute son existence, la légiste n’avait jamais pensé qu’un petit garçon pouvait se comporter comme un monstre. Mais le cadavre carbonisé de son fils avait suffit à la persuader du contraire. Ce gamin était un assassin en puissance, un être crée pour tuer.

« Joshua O’brien. Pourquoi ne suis-je pas étonner de trouver quelqu’un comme vous ici. »

Dayna posa un regard sur la porte derrière elle. Elle fut tentée d’appeler ses collègues mais se serrait dire adieu à sa vengeance. Rempli de haine et de rancune, la médecin visa le front du mutant. En une pression, elle pouvait obtenir la vengeance de son vie et la paix de son esprit. O’Brien mort, peut-être qu’elle vivrait mieux. Son instinct lui insufflait de tirer mais sa conscience l’en empêchait. Cet ordure valait-il qu’elle mette sa carrière en jeu ? Sûrement pas.

Dayna le fixait dans le blanc de yeux. Une bile âcre, amère lui remontait dans la gorge. Sans ciller, elle vit l’objet de ses cauchemars et de sa haine s’avancer vers elle d’un pas désarticulé . Sa main aussi frêle et osseuse qu’une immonde araignée s’approchait du canon de l’arme. Allait-il tenté de la désarmée ? Il y avait peu de chance qu’elle lâche son pistolet. Elle était comme une statue grecque moulée à même le sol. La main tendue, elle accusait de son 22 mm ce mutant d’avoir brisé sa vie. La main blafarde du mutant se posa sur le canon de l’arme. Sa paume meurtrière se moulaient difficilement sur le métal sombre. Dayna ne bougeait pas. Elle se contentait de fixer cet insecte qu’elle aurait aimé écraser à sa naissance. Adam pouvait aller au diable avec ses paroles pacifiques. Rien ne la dissuaderait de tuer l’animal qu’elle avait devant elle.

« -La poudre à canon est un combustible dangereux. Je serais tente de me défendre. Nous en mourrions tout les deux. ».

Doucement, il baissait l’arme vers le sol. Un sourire se dessina sur le visage trop sombre de la légiste. Tout était bien trop facile.

«　- Tant mieux. Je suis morte il y a bien longtemps. Et merci pour la leçon de chimie. 　»

Les yeux émeraudes de la femme prirent une teinte sombre. La raison n’avait plus de place dans ce lieu mal éclairé. Tout était mis en place pour que la mort puisse jouer sa dernière prélude pour l’un d’eux. Le sang sur le sol n’attendait plus qu’un tire pour se liquéfié une nouvelle fois et pour se mélanger au flux d’une nouvelle victime. On dit que tout est possible lorsque l’on aime, mais quand est-il de la haine ? Depuis bien longtemps, la jeune femme ne vivait que pour ce moment faste où elle se retrouverait face au meurtrier de son fils. Chaque goût d’eau, chaque inspiration se faisaient dans le seul et unique but de le réduire à l’état de poussière.
Avec une délicatesse morbide, elle releva l’arme vers le corps anguleux d’O’brien. En une inflexion du doigt, elle pouvait les envoyé dans les bras d’Hadès. Les rives de la mort et leurs flots putrides les attendaient avec impatience. Elle pouvait presque les entendre.

«　- Qu’elle ironie. Tout ce sang, cette odeur… On se croirait presque revenu en arrière. Je suis curieuse de savoir comment vous pouvez vivre avec la mort d’un enfant sur votre conscience. ( elle fait une pause) A moins que ce mot vous soit inconnu. Ça ne serait pas étonnant qu’un être aussi peu humain puisse oublier ce qu’était la conscience. Un animal ne s’embête pas de ce genre de… formalité　»

Joshua n'était pas connu pour se préoccuper du sort d'autrui, et encore moins du bon sens commun des Humains. Le lien qui les avaient autrefois lié avait été broyé par les incisives du temps. Le Mutant était comme détaché. De cet endroit, de cet ville et de ses habitants. De ce fait, on pouvait aisément le comparer à un animal, une bête. La brutalité, l'absence de souvenir, le délogement total et incompréhensible de son identité l'avait amené à une sorte de réclusion. Il lui était impossible de réfléchir autrement qu'avec son ascendance mutante. Une réflexion en ligne droite. Pas de "si ça, alors ça". Depuis des années maintenant il s'était contenté de ça, chassant tout ce qu'il y avait autour de lui, ne gardant que ce qui lui servait. Oh, continuait toujours à proteger les autres, mais ils restaient ça. Ses protégés. Rien de plus. Il n'avait pas la capacité d'éprouver pour eux un sentiment d'amitié. C'était le devoir qu'il s'était donné, rien de plus. Alors, lorsque son regard glissa sur le visage tapissé de blessure de sa vis à vis, le cœur de Joshua ne se resserra pas. Il n'y eut aucun bond, aucun sursaut. Pas même l'ombre d'un regret. Le 22mm n'était qu'un substitut misérable et primitif des sentiments que la policière nourrissait envers lui. Il n'avait fait que creuser un peu plus le vide macabre qui pesait dans l'estomac de Joshua. Ses sarcasmes ne l'effleuraient même pas. Lentement, doucement avec précaution, Evenson releva l'arme. Joshua ferma les paupières. Lorsqu'il les rouvrit, ses yeux éteints, désespérément ternes, étaient légèrement humides. La même nausée l'étreignait toujours. Il avait mal au ventre.
La femme reprit la parole. C'était incroyable tout ce courage que le mépris semblait rassembler. Joshua lui, se sentait vidé. Si vide que le poids de ses mots ne pesait même plus. Ce n'était pas la mort d'un enfant qu'il avait sur la conscience. Ils étaient plusieurs à avoir subit la triste amertume du garçon. Et sa partie rationnelle, si elle ne voulait pas dépérir au prix de tout ses meurtres, avait ensevelit ses crimes d'un linceul blanc, et Joshua avait oublié. Maintenant qu'il revoyait tout les visages qu'il avait pu apercevoir au dernier battement de leur cœur, il sentait qu'hormis ses jambes profondément ancrées dans le sol, rien ne le retenait. Il pouvait tomber à chaque instant. D'ailleurs, il se sentait trembler. Ce n'était qu'une impression. Son corps lui, était toujours droit, toujours fier, et ne reflétait pas son conscience malade, pourrissant de jour en jour car agglutinée dans cette injustice, Joshua ne comprenait pas. Pourquoi n'avait-il pas eut le droit à une vie, pourquoi était-ce lui qui avait dû être prédestine à endosser le rôle insipide et cruel de celui qui n'avait pas assez de scrupules pour faire la différence entre le mal et le bien. Et pourtant...pourtant. S'il était tellement lamentable, pourquoi avait-il conscience de cela ? Il n'avait plus le pouvoir de changer quoique ce soit à sa propre situation. Sinon, ce serait à les abandonner tous, et par extension, s'abandonner lui même.

« -Qui est l'animal... »

Murmura t'il. Il regardait Dayna sans vraiment la voir.

« -Qui est l'animal quand vous tous condamnez des enfants à la servitude en les exploitant par la suite pour nous tuer. Qui est l'animal alors que vous ne cherchez pas même à comprendre que nous faisons que nous défendre à vos attaques sempiternelles. »

Il y eut une pause.

« -Combien d'enfant avez vous arraché à leur parents. Combien de familles avez vous détruites. Combien de mères, de pères et de frères avez vous déchirez ? Combien sont-il a trembler dans les caniveaux en attendant qu'on vienne les chercher pour les tuer comme du bétails ? Qui sont les animaux, Evenson. Qui sont-ils ? »

Joshua tremblait. Il tremblait si fort que sa mâchoire semblait claquer. Il eut un soubresaut violent. Alors il se retourna, et cracha sa bile sur le sol ensanglanté. Il lui semblait pourtant que sa nausée était la seule chose qu'il sentait encore chez lui.

Maintes fois, il avait imaginé cette scène. Elle était passé dans son cerveau comme un disque dur rayé qui, à chaque interférences, aurait changé de scène. Tout était à chaque fois différent, et, pourtant, le résultat demeurait le même. Joshua était encore un môme malgré tout, et ses idéaux l'avaient mené par le bout du nez. Retrouver ses parents, et ça aurait été la fin de tout. Des nuits dans le métro, des amis perdus pour un manque d'attention si bref pourtant, de la peur qui s'était logée entre les deux artères de son cœur, des décisions trop importantes à prendre pour l'adolescent qu'il était encore. Sa vie aurait alors été une utopie, et Joshua avait prit assez de distance pour reconnaitre que ces retrouvailles ne se réaliseraient jamais. Car le merveilleux ici, était un mot oublié par la vie.
Et c'était vrai. C'était sa mère, dans ce sang, sa mère qui pleurait, contre ce mur. Il tenait cette femme à sa merci, il aurait du avancer et la tenir dans ses bras, maintenant qu'il était assez fort pour contredire la Mort elle-même. Mais il ne pouvait pas. Elle n'était pas celle qu'il avait imaginé. Ou si peu. C'était l'image que son cerveau, vitre brisée, avait réussi à remettre en place. Mais quelle déception. Elle avait été tellement belle, dans ses rêves enfantins, qu'il n'était pas sûr qu'elle soit véritablement sa mère. La vie les avait bien eut. Comme deux pantins, ils se sont aimés dans leurs rêves et haïs dans l'évidence. C'était si peu comment que la nature déchire un lien qui pourtant devait être si tangible.
Il avait arrêté de vomir. Dans ses utopies aliénatrices, il avait vraiment espéré. Que faire, maintenant ? Ses jambes le tenaient, parce que durant toute ces années, elles ne l'avaient jamais lâché, elles avaient toujours tenu, face à la peur, à la douleur. Alors, aujourd'hui non plus, elles ne le lâchèrent pas. Son individualisme, ses espoirs, tout. Tout s'étaient brisés en un million de morceaux qui tombaient au seuil de sa conscience. Était-il mort ? C'était peut-être le cas. S'enflammant comme une allumette vers celle que ses chimères avaient imaginées, il était tombé de haut, dans ce linceul de sang et de peur.
Alors, il avança. Son courage et sa folie s'engrenèrent, et il avança. Un rictus s'était cristallisé au coin de sa lèvre. S'abaissant vers le 22mm, il le ramassa à pleine main, puis, s'approcha encore. Il voyait maintenant les quelques rides aux coins de ses yeux, ses grands cils qui lui donnaient des airs d'actrices dramatique, la courbe de son maigre cou soutenant les boucles fines de sa chevelure ocre. Il avançait encore. C'était d'elle qu'il tenait sa bouche. Il reconnaissait leur dessin, leur couleur légèrement rosée. Saisissant son poignet avec précaution, il déposa l'arme au creux de sa main anguleuse, collant son corps contre le sien dans l'esquisse d'une étreinte entre la mère et le fils. Sa main s'était faufilée sur la sienne, obligeant ses doigts à se fermer contre la crosse. Il ramena alors le canon sur son propre coeur qui avait longtemps battu afin de le forcer à survivre. Il n'en avait plus envie. « Tire, maintenant. » Son visage enfoui dans le creux du cou de sa mère, il prononça encore ces mots de givres. « Les choses se remettront en ordre, alors tire, s'il te plait. » Il trembla un peu. Ce n'était pas la fin du monde. Andrew prendrait la relève sur lui. Oui, c'était sûr. Andrew se saisirait du flambeau. Joshua en avait marre de jouer.

Son petit corps contre moi, sa voix désespéré puis le contact du métal sur ma peau glacée me firent l’effet d’une torture sans nom. Je tremblais de tout mon être, je voulais hurler quitter la pièce et ne plus me retourner mais aucun de mes muscles acceptaient de répondre à mes plaintes. Ses cheveux courts et humides caressaient ma joue. Est-ce mon instinct maternelle ou ma détresse qui parla mais mes mains se posèrent de leur propre chef sur les épaules de mon fils. Je lâchais l’arme qui tomba bruyamment sur le sol. Les larmes commencèrent à couler sur mes joues déjà dans un triste état. Il était une partie de moi même si je ne savais plus trop quoi penser face à cela. Il avait tellement changé que mon cœur n’arrivais pas à admettre que ce mutant débraillé puisse avoir un jour été l’enfant que j’avais mis au monde. J’étais déchirée entre haine et soulagement.

« Je ne peux pas tirer. Même si je le voulais…Je ne peux pas te faire ça…Kyle »

Mes genoux se dérobèrent et je glissais aux pieds d’O’brien. Mon tailleur gris perle se tacha de sang. L’odeur âcre de l’hémoglobine me donnait envie de vomir. Comme une petite fille docile, je me mettais à pleurer. L’écho de mes pleurs se répercutait sur les murs décrépis. Des images se pressaient dans ma tête. Cet horrible mélange de souvenirs me donnait une migraine assourdissante.

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Flash back 1
«  Eh maman ! Regarde j’y arrive ! »

Je me tenais dans l’allée de pierres blanches derrière mon laboratoire. Joshua se tenait sur son petit vélo bleu marine que je lui avais acheté la veille. Son sourire était éblouissant tandis qu’il faisait des tours autour de moi. Le soleil brillait dans le ciel.
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Flash Back2

« Kyle! Tu vas finir par casser un carreau ! »

Emmitouflé dans son manteau, un bonnet de laine dressé sur ses petites oreilles rougies par le froid. Kyle s’amusait à lancer des boules de neige contre les vitres de l’appartement. Je le regardais de la cuisine amusée. J’aimais la neige et le mois de décembre. Dans le salon se dressait déjà le sapin de Noël. Le sourire de Kyle était éblouissant.

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Flash Back 3

Un sac noir, des lumières aveuglantes et le va et vient incessant de mes collègues. Un petit corps se tenait sous la toile sombre. La douleur me brûlait la poitrine, je ne pouvais plus respirer.

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Doucement je me relevais pour lui faire face. Si je n’étais pas encore capable d’admettre que mon fils se tenait de nouveau devant moi, il mettait impensable de le laisser se faire arrêter par mes collègues. Je posais mes mains sur ses épaules frêles et lâcha comme une sentence

«  Va-t-en ! »

J’avais hurlé. Ma poitrine se soulevait à un rythme effréné. Je savais que dehors, les hommes de la criminels m’avaient sûrement entendu. Dans quelques minutes ou secondes ils débarqueraient dans la pièce prêt à assouvir une haine que je n’étais plus sur de ressentir.

«  Je t’aime trop pour te voir mourir »

Les mots avaient quitté mes lèvres sans que je n’y prenne garde. Ils venaient du cœur.